Chapitre 1 – Cette nuit j’ai reçu une visite

1. On n’est pas le gardien de sa vie,
on en est le prisonnier


Richard n’a pas eu autant de chance dans la vie, on peut même dire que son existence n’a pas toujours été rose. Pourtant, tard dans la nuit, il a eu droit à son miracle. Il vient d’être transporté encore en vie aux urgences de l’hôpital Ste.Élisabeth de Liège. Il n’est pas beau à voir et est très loin d’être sorti d’affaire, le personnel soignant se presse autour de son corps, un médecin fait un premier bilan. 

– Il va falloir faire vite si on veut le sauver. On le branche pour surveiller sa tension et son rythme cardiaque, ce n’est pas très encourageant. Il a perdu beaucoup de sang, trop de sang, sa respiration est faible, il râle.

  • – Monsieur, Monsieur,  vous m’entendez, que vous est-il arrivé ? 
  • – Je ne l’ai pas prise, j’ai réussi.. je ne l’ai pas prise, j’ai réussi…je ne l’ai…
         – Monsieur, Monsieur.. restez avec nous…
  • – Vanessa… crie Jordan, le médecin de garde, appelle tout de suite Dubuisson pour qu’il nous rejoigne directement au bloc opératoire. Pense aussi à appeler Salesse pour lui dire qu’on en aura pour le reste de la nuit et qu’il doit rappliquer pour reprendre ma garde. Ah ! et appelle aussi le labo.
  • – D’accord Docteur. Je m’en charge, autre chose ?
  • – Non, non vite, quelqu’un peut me dire ce qui est arrivé à ce monsieur ? Son âge, ses antécédents ? Vite, vite on n’a pas une minute à perdre !
  • – On ne sait pas encore Docteur, la police va arriver d’un moment à l’autre, elle cherchait à joindre la famille.
  • – On peut dire qu’il a morflé, ce n’est pas joli joli, je ne sais pas si on va y arriver. On fera notre possible mais le reste, ce sera à la nature de le faire. Pourvu qu’il soit costaud et en bonne condition.

Jordan regarde l’horloge qui indique 02H06. La nuit va être longue pour tout le monde sauf pour Richard qui n’a toujours pas repris conscience.

  • – Voilà Docteur, le rapport vient d’arriver : chute du troisième étage, ce qui confirme vos observations à son arrivée, de nombreuses fractures, de gros hématomes, perforations probables des poumons…
  • –  Merci Vanessa, on le transporte, on se dépêche, on se dépêche, on n’a pas beaucoup de temps.
  • –  Maxime, faites faire les radios, la tête, thorax, bassin, jambes.  Enfin, vérifiez si les pieds sont cassés. Cela nous indiquera quelle partie du corps a touché en premier le sol. Nous avons besoin de savoir si c’était du gazon, du béton, enfin un maximum d’info. A-t-il des allergies ? A-t-il pris des médicaments avant sa chute ? La totale quoi.

(12 novembre 2019 – 10h50)
Richard est sorti du bloc, un infirmier le transporte aux soins intensifs, son pronostic vital est engagé mais pas encore confirmé, tout dépendra des prochaines heures. Sa vie ne tient plus qu’à un fil et aux fils qui le relient à des machines.

    (14 novembre 2019 – 18h30 Soins intensifs)
Dans ce service règne un silence de mort, ponctué par les bips des nombreux moniteurs qui se font concurrence, c’est à celui qui fera le plus de bruit. Le rythme cardiaque de Richard joue une bien triste mélodie sur le moniteur. BIP.BIP.BIP.BIP…
Tous les patients retiennent leur souffle, de peur que la mort ne l’emporte. 

– Bonsoir fils, comment tu te sens, tu n’as pas trop mal ?

  • – Bonsoir Roger, à vrai dire je ne sens rien. En fait, étrangement, je me sens même très bien, certainement les antidouleurs ou l’anesthésie qui fait encore son effet.
  • – Richard, pourquoi tu m’appelles Roger ?
  • – Roger c’est bien ton prénom, non ?
  • – Oui  mais je suis ton père, non ?
  • – Non tu ne l’es plus pour moi depuis que tu as quitté Maman il y a tout juste quinze ans, quand elle est tombée malade. D’ailleurs je ne t’ai plus jamais revu après. Quand j’avais besoin de toi, est-ce que tu as été là pour moi ?  Non, alors …
  • – Non mais c’est parce que …
  • – Je ne veux rien savoir, et puis d’ailleurs pourquoi t’es ici ?
  • – Richard, garde ton calme s’il te plaît, ne crie pas. C’est ta mère qui m’envoie, pour prendre de tes nouvelles, pour être auprès de toi. Ta mère ne pouvait pas venir de suite, elle viendra plus tard mais elle m’a chargé  de veiller sur toi.
  • – D’accord tu diras à Maman qu’elle prenne son temps, qu’elle se repose surtout, rien ne presse, j’en ai pour un bon bout de temps ici, je ne risque pas de m’enfuir.
  • -Tu sais Richard, tu nous as fait peur. Qu’est-ce qui t’a pris de faire une telle chose ?
  • -Tu me demandes ça à moi ? Pourquoi j’ai fait ça ? Ça ne te rappelle rien ? Même pas un petit peu ? Tu ne sais rien de ma vie, tu n’as jamais été là ou alors si, trop souvent mais juste pour me critiquer, je ne faisais jamais rien de bien à tes yeux.
     
  • – Richard, laisse-moi t’expliquer. Richard, s’il te plaît, écoute. J’espère que tu ne recommenceras plus tes bêtises hein  ?
    La vie est trop importante pour la gâcher. Tu as eu beaucoup de chance, ne joue plus avec le feu, tu risques de ne pas pouvoir l’éteindre une seconde fois.
  • – Arrête Roger, la vie c’est de la merde. Ma vie c’est de la merde.
  • – Richard… écoute fils… tu vas comprendre, la vie c’est…
    la vie c’est la rivière sur laquelle nous naviguons tous. Toi, Maman, moi, un jour nous avons tous pris place dans une barque prévue à cet effet qu’on appelle notre corps. 

Ce dernier nous permet de suivre son courant, nous irons aussi loin que la rivière voudra bien nous emmener et ce au gré des courants, des tempêtes et des rares accalmies dont nous bénéficierons durant notre voyage. Parfois nous aurons la sensation de ramer à contre-courant et on arrivera même parfois à se persuader que c’est nous qui décidons des différents parcours à prendre. 

Un jour pourtant, embarqués avec d’autres personnes, nous essayerons de changer de cap juste histoire de voir si le courant est meilleur ailleurs. Mais très vite la rivière nous remettra sur son cours, nous voilà à chaque fois remis dans la bonne direction. Certaines personnes peuvent descendre car arrivées à la fin de leur voyage ; nous non, nous devrons attendre notre tour.

Souvent on pense même qu’on est arrivé et que c’est ici que l’on va descendre mais non, seule la rivière décide du moment et de l’endroit où elle nous permettra de débarquer. 

Nous ne devons pas être pressés de quitter l’aventure, c’est avec patience, rigueur et persévérance que nous devons toujours aller plus loin et il est vain de vouloir aller à contre-courant. Si, malgré tout, nous décidons, tout comme toi tu l’as tenté, de quitter volontairement la barque, nous pouvons le faire, nous possédons ce libre arbitre mais sache que tout sera à refaire. 

Il est plus facile d’abandonner que de subir mais un jour, un jour prochain et encore inconnu par nous, nous reprendrons place dans une nouvelle barque sur une nouvelle rivière pour à nouveau, suivre le cours de notre vie, une nouvelle vie.

Tu vois, Richard, sois sans crainte ; tout a été organisé  pour toi afin que tu puisses retirer un maximum d’enseignements durant ton voyage actuel sur terre. Ces enseignements seront tantôt positifs, tantôt négatifs selon ta propre perception du moment.  Plus tard, tu comprendras que les leçons apprises le plus durement, t’éclaireront à un moment. Cela te permettra de te faire une bonne opinion des évènements passés. Tu seras alors en mesure de poursuivre ton voyage qui ne se fera plus dans le monde que tu connais. Tu l’as tout simplement oublié en prenant possession de ton corps actuel.

« Le soleil brille toujours, il est seulement caché par les nuages. »

Il en est de même de ton bonheur, celui-ci est voilé par les nuages d’illusions que tu as laissés se former, ceci afin de supporter la difficulté de ton voyage actuel.

Richard, tu cherches encore et encore toujours ailleurs ce qui te manque, alors qu’il ne te manque rien.  Tous les outils dont tu as besoin sont en toi. Pour traverser cette vie, tu les as reçus à ta naissance, et pour nous tous, il en est ainsi.

Ces outils sont au nombre de neuf. Ils s’appellent l’Amour, l’ Acceptation, la Compassion, l’Espoir, le Pardon, la Patience, la Volonté, la Bienveillance et l’Empathie. Ils sont mis généreusement à notre disposition, on peut s’en servir à volonté afin de se faire aider durant notre long et difficile voyage. Utilise-les pour cultiver ta terre intérieure, fais en sorte que celle-ci ne produise que de jolies fleurs appelées douceur, tendresse, partage et compréhension.

Distribues-en autour de toi, aide les autres afin que tous, nous arrivions à les faire pousser et les voir fleurir. Le bonheur, c’est le nom que l’on donne à notre joli jardin secret et celui-ci ne demande qu’à être arrosé de pleine conscience. C’est en maîtrisant parfaitement ces outils que l’on peut espérer traverser dans les meilleures conditions possibles cette épreuve qu’est la vie. Essayer d’assimiler ces outils est l’affaire de toute une vie, et même à la fin de celle-ci, nous ne serons même pas encore en mesure de répondre à l’énigme qu’est le sens de notre existence.

Nous ne connaissons la vraie réponse qu’au moment où nous quittons notre barque pour tout simplement refaire le chemin à l’envers mais sans notre corps. Cette fois, nous allons tout simplement retourner à la maison et retrouver tous ceux que nous avions perdus de vue mais non de coeur et d’esprit.

  • – Roger, je suis fatigué de tout ça, marre de me battre.  Chaque jour qui passe m’éloigne un peu plus, je n’en peux plus. Ma vie est trop lourde à porter, je ne vois pas d’issue, j’ai trop de mauvais souvenirs.
  • –  Richard, assieds-toi sur le rebord de ta vie..
  • –  Hein ? Quel rebord ?
  • –  Apprends à prendre le temps de faire une pause, juste histoire de te poser, écoute-moi s’il te plaît, écoute.  Assieds-toi sur le bord du ravin qui représente ton existence passée. Prends le temps, une toute dernière fois, de poser un regard intérieur sur tout ce que tu as vécu jusqu’à aujourd’hui. 

 Tu vas y découvrir des mauvais, de très pénibles moments mais en cherchant bien, tu te rendras compte, souvenir après souvenir que, finalement, il y a eu aussi beaucoup de bons moments. Alors tout en balançant tes jambes dans le vide comme si tu étais assis sur une balançoire, jette tous ces mauvais moments dans le vide, attache tes bons moments avec une ficelle magique à des ballons et laisse-les s’envoler. 

Voilà Richard, tu viens de faire de la place pour ta nouvelle vie. De nouveaux bons et mauvais moments t’arriveront mais à partir de maintenant, à chaque fois que cela deviendra trop lourd à porter, assieds-toi sur le bord du ravin et recommence encore et encore. Le passé n’a pas d’importance, les bons ou mauvais moments ne reviendront plus jamais, alors mieux vaut les abandonner sur le bord de ta route. Et n’oublie pas, jette les mauvais et laisse les bons s’envoler. Ce n’est pas simple mais réalisable, qu’en penses-tu ?

  • – J’en pense que ce n’est pas très fin de ta part de venir me parler de vide et de ravin alors que moi je viens d’essayer de jeter mes mauvais moments avec moi dans le vide. C’est un peu comme si j’avais anticipé ce que tu viens de me raconter, et ça n’a pas trop bien fonctionné.
  • – Richard, la plus grande prison pour l’homme c’est son propre mental. Arrête de te torturer l’esprit avec les erreurs que tu as commises par le passé, tu devrais les bénir car ce sont elles qui ont forgé la personne que tu es devenue. Libère-toi, tu es ton propre geôlier, tu mérites de vivre libre, ton coeur doit apprendre à ne plus avoir peur. Ne te juge pas à travers le regard des autres, laisse-les libres aussi de tout jugement à ton égard. 

Toi non plus, ne juge pas les autres car c’est en quelque sorte les emprisonner dans ton mental, tu enfermes en toi une image négative d’eux, alors comment veux-tu que tu leur trouves des points positifs ? Contente-toi juste d’être toi, juste toi, c’est déjà tellement surhumain comme tâche !

C’est en laissant la liberté aux autres que l’on gagne le droit d’être libre. Souvent, à force de vouloir prendre le contrôle sur quelqu’un, on lui enlève toute liberté d’action mais aussi de penser.

 Ce dont il faut se rendre compte, c’est qu’en agissant ainsi, on se prive soi-même de la liberté de vivre pleinement car on finit par vivre tout simplement en fonction de la vie de l’autre. On pense être le gardien de sa vie alors que l’on en est tout simplement le prisonnier. 

Si tu n’es pas capable de monter tes propres marches, comment peux-tu aider l’autre personne avec qui tu partages ton existence ?  Ce n’est pas la tirer vers le haut qu’il faut faire pour lui venir en aide, non, monte en premier, juste pour lui montrer comment gravir ses marches. Ensuite, tiens-toi toujours derrière elle, sois là pour la retenir en cas de chute, mais jamais, non jamais tu ne dois l’aider à monter, elle doit faire l’effort elle-même.

La décision de vouloir avancer  devra toujours venir d’elle, ne force jamais quelqu’un à vouloir te suivre. Chacun prend son temps, nous ne sommes pas tous aussi habiles dès la première marche. L’autre doit apprendre au fur et à mesure. Avant d’avoir pu marcher, nous avons tous commencé à quatre pattes, ne l’oublie jamais. Si elle tombe, aide-la juste à se relever et surtout ne la porte pas, je le répète encore, elle doit avancer par elle-même.

Reste avec elle et soutiens-la toujours moralement et physiquement quand nécessaire. Surtout ne la juge jamais, qui es-tu toi pour juger ?

N’oublie jamais que si elle souffre aujourd’hui, c’est que peut-être son destin lui prépare quelque de chose de merveilleux pour plus tard. « Souvent la vie nous met face à des épreuves que l’on ne comprendra que bien plus tard. » On est toujours récompensé des efforts que l’on fournit ! Ne jamais baisser les bras ni renoncer. Courage, un pas à la fois, un jour après l’autre.

  • – Merci Roger, tu as vraiment l’art de mettre les pieds dans le plat, en ce qui me concerne, je pense avoir les talons broyés, je n’aiderai plus grand monde à avancer et puis comme tu le sais sans doute, plus personne ne partage ma vie aujourd’hui. Après mon fils Ludovic qui a décidé de nous quitter, ce fut au tour de sa mère, ma tendre Emilie, mon amour, de jeter l’éponge : elle aussi est partie. A ce jour, il me reste ma belle-fille Dorothée et ma petite-fille Danaé. Tu ne les connais pas puisque tu étais déjà sorti de notre vie.

Je déteste la solitude Roger ; depuis qu’Emilie m’a quitté, je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Dans l’appartement, j’erre tel un fantôme de pièce en pièce, constamment à sa recherche, très souvent je pense même apercevoir son visage à la surface de l’eau dans laquelle je me lave.

  • – Oui fils, je sais mais il faut que tu apprennes à accepter son absence, accepter qu’elle ne sera plus jamais là. L’amour, c’est respecter le choix de l’autre ; l’amour, c’est ne pas en faire notre possession. A chacun sa route, nous avons tous notre propre destin.
  • – Oui, oui Roger je sais tout cela en théorie mais c’est vraiment trop difficile à mettre en pratique

– Richard, laisse passer la tempête, ne te fie pas toujours aux apparences, ce que tu vois n’est pas ce que tu vis. En toi peut subsister une énorme colère. Dans la vie, tout n’est pas rose tout le temps ; dans l’existence, ça ne se passe jamais comme prévu. On est aimé, on est quitté, pourtant il faut continuer quand certains préfèrent quitter le navire avant qu’il ne coule. Ne laisse jamais personne te dire comment mener ta propre barque.  Ne traîne personne dans ton sillage, laisse tes regrets couler au fond de l’eau.  Après la tempête vient toujours le calme blanc, mais ce n’est souvent qu’en apparence car la véritable tornade à essuyer est tout au fond de toi. Ton coeur en est le centre, maîtrise-le et le calme reviendra. N’ oublie jamais que tu es le seul maître à bord de ta vie.

  • – C’est facile à dire pour toi, on voit bien que ce n’est pas toi qui souffres.
  • – Richard, écoute, il nous arrive à tous d’être contrariés par certains événements. Il nous arrive à tous de vivre des moments douloureux, malheureux ou tristes, c’est la vie. Ce n’est pas de ta faute ce qu’il t’arrive mais cela le devient si tu n’y fais pas face. Certains préfèrent fuir leurs problèmes et pensent qu’en agissant ainsi, ils finiront bien par les quitter. C’est vivre dans un monde d’illusions. Partir loin à l’autre bout du monde pensant être tranquille est un leurre. Nos problèmes embarquent toujours avec nous dans l’avion, nos bagages en sont remplis. Ce n’est qu’en les affrontant qu’on peut espérer les résoudre. C’est douloureux et difficile sur le moment même, mais tellement plus gratifiant quand on a réussi à trouver les réponses en nous.

En ce qui te concerne, comme c’est le cas aujourd’hui, applique la méthode suivante : pose-toi les bonnes questions.
« Puis-je travailler aujourd’hui à trouver une solution à mon problème ? » 

Si ta réponse est oui, alors fais-le sans plus attendre. Mais s’il t’est impossible de le résoudre dans l’immédiat alors pratique la procrastination et ce sans culpabiliser. Il est inutile de continuer à te morfondre en te faisant un sang d’encre.  En attendant de trouver comment y faire face, accepte que tu ne puisses pas toujours tout contrôler ni maîtriser.  Quand il t ‘arrive comme aujourd’hui d’être triste, pose-toi alors cette question toute simple.

« Quel temps fera-t-il demain ? »
Ta seule réponse positive devrait toujours être « Qu’importe le temps qu’il fera, il sera juste magnifique ».
Prends l’habitude chaque soir de te poser la question suivante :
« Comment sera ma vie demain ? »
Tu devras apprendre avec le temps d’y répondre positivement.
« Elle sera ce qu’elle sera, mais elle sera juste magnifique et je l’aimerai. »

  • – Tu sais Roger, tu parles bien mais si tu étais si intelligent, pourquoi n’as-tu jamais pensé à appliquer tes bons conseils dans ta propre existence ? Il me semble que tu n’as pas été très différent de moi, tu as toi aussi fait beaucoup de bêtises ou je me trompe, tu traînes aussi beaucoup de casseroles, non  ?
  • – Richard, tu as raison car être différent des autres, c’est tout simplement suivre sa propre voie au lieu d’écouter les autres qui veulent que vous suiviez la leur.  À chaque différence, tu es jugé, parfois hué et même souvent banni de ton cercle d’amis mais qu’importe, laisse-les dire, continue toujours à aller de l’avant. Suis ta propre route mais en toute connaissance de cause sans compter sur personne. Il faudra t’assumer totalement car personne ne viendra te proposer son aide. 

Cultiver ta différence fera de toi un être unique qui, souvent, sera critiqué car incompris mais qu’importe car seul ce que tu penses de toi a réellement de l’intérêt. Tout le reste n’est que jalousie, commérage, bavardage et médisance. Dis toujours ce que tu penses, si cela choque tant pis, ce n’est que ta vérité après tout. 

Les enfants nous le prouvent bien, ils n’ont pas encore le réflexe de mettre les filtres que les adultes utilisent pour masquer leurs propos. La plupart des adultes pratiquent le mensonge, qu’ils préfèrent appeler « le politiquement correct », cela paraît tellement plus acceptable que mentir. Quand c’est blanc, dis-le, annonce ta couleur, ne participe pas à un jeu de dupes, sois humainement vrai.  Certes au début, cela pourra déranger certaines personnes étrangères à cette soudaine honnêteté.

Imagine-toi vivre dans un monde où le mensonge n’existerait pas, cela serait étonnamment déstabilisant, non ? L’homme depuis la nuit des temps triche et ment. Qui a réellement l’habitude de dire les choses telles qu’elles sont ? 

Oui j’avoue que j’ai souvent mis les pieds dans le plat et je ne le regrette pas. Ose être toi, ose être fou aux yeux de ceux qui n’osent pas être différents, par crainte d’être rejetés par ceux qui finalement sont totalement indifférents au sort des autres. On peut mentir aux autres mais pas à soi-même. 

N’essaie pas d’imiter les autres, la place est déjà prise,  suis tes pensées et concrétise tes propres idées, va jusqu’au bout de tes rêves. « On ne refait pas sa vie, on la continue tout simplement. »
Ne suis pas les traces de quelqu’un, laisse tes propres empreintes dans le sable mouvant de la vie, en prenant garde de ne pas t’ y enliser. Ne laisse jamais personne te dire quoi faire, comment penser, que dire. Tu n’es ni meilleur ni moins bien qu’un autre, tu es tout simplement toi. Surtout ne rien prendre au sérieux, la vie s’en charge très bien. 

Contente-toi de sourire et de rire. Pleurer est permis, cela soulage mais après il faut continuer, il faut toujours essayer de te dépasser. Mais je parle, je parle, je vais déjà devoir te laisser car ta mère va bientôt arriver et on ne permet qu’une visite à la fois, alors je te dis à bientôt mon fils, sois certain que je ne manquerai pas de revenir te rendre visite, on pourra ainsi continuer notre petite conversation.
– Roger, si tu n’as pas envie de revenir, ne te force pas
– Au revoir fils.

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